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Marie-Thé, Rachid et la Socca du Cours

  • Jules Bergo
  • 25 sept. 2020
  • 3 min de lecture

 
 

Mais quelle rencontre ! Quel plaisir d'avoir croisé en ce matin de Septembre la très généreuse Marie-Thé. Généreuse, c'est bien le mot qui convient. Généreuse en sourires, en partages, en paroles, en gaieté.

Marie-Thé Pisano est native du Vieux-Nice. Avant elle, ses parents et grands-parents faisaient déjà les marchés du Cours Saleya : "Mes grands-parents possédaient 32 mètres de bancs de légumes ! Ils avaient un carré entier. C'est donc une histoire qui a commencé au début du 20ème siècle. Et puis maman a pris le relais et a continué la vente des légumes. Mon père, qui croyait beaucoup en elle et qui s'est rendu compte que c'était une femme motivée, talentueuse et forte, n'a pas hésité à arrêter sa carrière de pompier pour l'accompagner en voiture sur les marchés."

Depuis son plus jeune âge, Marie-Thé a donc l'habitude des marchés et de la vie commerçante du Vieux-Nice. Elle y possède de nombreux souvenirs et tout ce qu'elle me raconte transpire la passion d'un mode de vie, d'un autre temps, d'un quartier, d'un terroir. Le temps de quelques instants, j'en oublie de prendre des notes et me laisse bercer par les images d'une époque où tout semblait plus simple, plus gai. L'accent chantant de Marie-Thé ne m'aide pas à revenir à mes papiers, je dois l'avouer.

"En rentrant du marché, déjà toute petite, je faisais toujours la cuisine ! J'adorais et j'adore cuisiner. Alors un jour, on a eu l'idée de proposer des spécialités niçoises sur le cours. Mais moi, la socca et la pissaladière, j'en faisais pas ! Déjà, pour faire la socca, il faut un four à 440 degrés… On a donc embauché quelqu'un qui m'a expliqué, qui m'a montré. Mais je le trouvais pas si bon alors j'ai décidé de créer mes propres recettes !"

Marie-Thé me fait sourire avec cette anecdote et je découvre alors ce qu'est un vrai tempérament du Sud.

"Alors on s'est lancé et ça a marché ! Aujourd'hui, on propose la fameuse Socca (galette salée à base de farine de pois-chiche), de la tarte aux blettes salée et sucrée, de la salade de poulpe, des poivrons grillés, la pissaladière (avec ou sans anchois), des farcis niçois et autres spécialités locales".

Et en effet, il y a souvent la queue devant le stand de Marie-Thé. Il faut dire qu'elle est très bien placée et possède un atout que beaucoup n'ont pas : "On a la chance d'avoir des locaux dans une ruelle du Vieux-Nice, pas très loin de la maison de mes grands-parents. Cela nous permet de cuisiner sur place et de ravitailler notre stand au cours de la journée. Rachid va te montrer ça après !"

Marie-Thé me confie que son grand-père, André Pisano, était également artiste peintre. Elle me parle de son aïeul avec fierté et je lui promets de passer voir l'œuvre qu'il a créé dans les années 60, juste en bas de la maison familiale, en face de l'église de la place du Jésus.

Avant de partir en compagnie de Rachid, l'attachante commerçante m'offre une part de socca. J'en avais déjà goûté il y a quelques jours mais je n'avais pas trouvé cela très bon. Je comprends en mangeant celle de Marie-Thé que j'étais tombé sur une mauvaise socca. La socca de Marie-Thé n'a rien à voir ! Elle est fondante à l'intérieur, croustillante à l'extérieur et assaisonnée comme il faut ! Un régal.

Je la salue chaleureusement et fais la connaissance de Rachid, avec qui nous pénétrons dans les ruelles étroites du vieux-Nice.

 
 

Rachid est adorable. Il salue les commerçants et habitués du Vieux-Nice sur le chemin qui le sépare du stand de Marie-Thé aux cuisines de la commerçante. Alors que je me perds chaque jour dans ces ruelles colorées, lui semble les connaître par cœur. Il faut dire qu'il fait ce trajet plusieurs fois par jour depuis plusieurs années maintenant. Nous croisons un homme qui, comme Rachid, transporte de la marchandise mais cette fois-ci à l'aide d'un vélo. Je lis sur le visage de mon nouvel ami une certaine fierté d'être accompagné de ce qui ressemble à "un journaliste".

"Tu peux me prendre en photo de face, ce sera mieux comme ça !"

 
 

Je découvre alors, grâce à Rachid, les cuisines de la Socca du Cours. Il y a au moins trois ou quatre personnes qui s'affairent à la préparation des plats proposés par Marie-Thé. C'est donc là que se trouve le fameux four à 440°C.


Laissant Rachid à ses obligations professionnelles, le remerciant de sa gentillesse, je me dirige à deux pas des cuisines, quelques ruelles plus loin, place du Jésus. J'y découvre alors le dessin du grand-père de Marie-Thé.

 
 
 
 

Je me dis alors que lorsque je passerai dans cette rue, à présent, juste au devant de l'église de la place de Jésus, je penserai à Marie-Thé et à sa socca succulente.

Marie-Thé, Rachid, un grand merci.


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